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Identité

Ce travail photographique prend sa source à partir de l’œuvre de Joseph Kosuth, et plus particulièrement l’installation One and Three Chairs (1965), considérée comme l'une des premières œuvres d'art conceptuel. Il s'agit de trois représentations du concept de chaise : une photo, une définition et une chaise physique.

Kosuth établit une distinction entre l'esthétique et l'art. L'esthétique considère un ensemble de critères formels, qui relèvent finalement du beau et du jugement de goût et de la fonction décorative ainsi que de « jugements sur la perception du monde en général ». On a pris « l'habitude » d'associer l'esthétique avec l'art, mais c'est une erreur. L'art est distinct de l'esthétique, car l'esthétique ne s'interroge pas sur l'art. Elle n'apporte aucune connaissance à ce sujet.

Certains considèrent la photographie comme art, dans ce cas les œuvres ne relèvent pas de critères esthétiques, d’autres considèrent la photographie comme artisanat et associent bien évidemment l’esthétique à leur travail.

Mon travail photographique est avant tout un questionnement sur la nature de l’image photographique numérique. Si l’image photographique se substitue le plus souvent à ce qu’elle est censée représenter (on dit généralement de la photographie d’un cheval que c’est un cheval), elle n’en n’est pas moins plus éloignée encore. C’est cette distanciation au réel que je questionne et mets en avant.

En présentant une fiche d’identité « type » photomaton, j’ajoute un trait d’humour suscitant l’intérêt et permettant une lecture de la fiche d’identité écrite et exposée à côté de l’image. Cette fiche d’identité prend appui sur la liste rouge de l’IUCN.

La référence à Kosuth questionne sur le manque de l’objet réel. Manque par impossibilité de mettre un être vivant en « exposition » et questionnement sur l’exposition des animaux lors de la création des premières collections qui deviendront ensuite des zoos puis des parcs animaliers.

Manque également dû à la disparition des espèces que l’on ne pourra bientôt plus voir que dans les parcs animaliers.

Enfin, questionnement sur l’identité de l’individu, rappel du Bertillonage*, Bertillon lui-même a abandonné la photographie car pas assez fiable, pas assez proche du réel pour être utilisée pour la reconnaissance.

La plupart des documents sur les animaux (guide ornitho) utilisent des dessins plus que des photographies pour une vision plus objective.

* Le bertillonnage, appelé aussi système Bertillon ou anthropométrie judiciaire, est une technique criminalistique mise au point par le Français Alphonse Bertillon en 1879. La technique repose sur l'analyse biométrique (système d'identification à partir de mesures spécifiques) accompagnée de photographies de face et de profil.

Sources Wikipédia

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